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Décembre 2016
‘Tu as peur? C’est ça?’
Non, je n’avais pas peur de rendre visite à notre ménàgère dons son quartier. Enfin, pas comme il pensait. Mais ça faisait deux mois qu’elle avait eu son bébé, et il avait raison de me demander. J’avais plein d’excuses…j’étais trop chargée, les logistiques pour sortir du centre-ville était compliquées, je voulais pas imposer, mes enfants voudraient venir avec, mais ils étaient toujours à l’école ou au sport.
Mais je savais bien que n’aucun de ces excuses étaient valides, que j’utilisait tout ces ‘peut-êtres’ pour me défendre contre la possibilité d’une réalité inconfortable. Oui, je savais que travailler chez nous, c’était mieux payé que d’autres boulots, comme policier ou professeur. Tout en sachant que nous payions des salaires équitables et des bonus généreux, et qu’elle portait plein d’ensembles en pagnes vives et jolies, je ne savais rien de ses conditions de vie.
Grâce au rappel du chauffeur, et au fait que Noel approchait, j’abandonne les excuses. Maintenant que l’on en parle, j’apprends que c’est un trajet court, que, bien sûr, ce ne serait aucune imposition, et je sais que mes enfants vont voir le nouveau-né une autre fois. Je trouve un créneau dans la semaine, et j’emballe les cadeaux de Noel pour les enfants de ma ménagère.
Nous déposons mes enfants à l’école, et j’achat des fleurs du vendeur qui est toujours là au portail, et c’est parti. Très bientôt, nous sommes sur des routes inconnues par moi, même après deux ans ici à Pointe-Noire – ce qui montre comment notre bulle de vie expatriée dans ce ville est petite. Pour la plupart des expatriées, notre sphère existe entre aéroport et centre-ville, avec des excursions rares au grand marché, ou des sorties de weekend à la plage. Alors, il ne fallait que tourner à droite au lieu d’à gauche, pour se trouver en nouvelle térritoire. C’est rafraîchissante: une nouvelle route, nouvelle perspective. C’est comme si je voyage dans un nouveau pays. Oui, la vie peut devenir petite, même en plein aventure.
Il est toujours de bonne heure, il y a beaucoup de piétons à coté de la route, en marche des quartiers jusqu’au centre-ville pour leur journée de travail. Après quelques minutes, notre voiture de luxe se démarque plus, mais les routes sont chargées et en très bon état. On conduit souvent sur des larges boulevards, sécurisées par des barrières entre les chaussées et avec beaucoup d’espace pour les piétons. On dépasse l’hôpital impressionant à Loandjili, un point de repère important pour les habitants de la ville, et on traverse un carrefour que me semble un fouillis total de petites routes. Comme d’habitude, je suis en toute admiration que notre chauffeur sait toujours où aller, mais même lui, il dit, ‘C’est fous cette carrefour, ils en ont fait un bordel!’ Quand même, les routes restent lisses jusqu’au moment où on est détourné par des travaux.
On est obligé de sortir de la route principale, et on se trouve tout de suite dans des taudis. C’est comme un labyrinthe de chemins boueux. Des jeunes hommes du quartier se sont installés au coins pour guider le circulation, avec espoir, sans doubt, de gagner quelques sous. On arrive sur un coin très serré, à 90 dégres, où deux garçons travail bien. Ils sont peut-être des jeunes ados, ils sont petits et minces, mais ils se comportent commes des hommes, ils se tiennent grands, et nous guident avec voix forts. L’un d’eux bondit, pieds nus, d’un point de vue à l’autre. Avec un paume droit il détient un véhicule hors de vue, tandis que son autre bras nous attire à avancer. Nous avançons doucement, le chauffeur regardant partout, mais il y a guère de place, et à un moment nous touchons une clôture à coté de la voiture. Ayant franchi le coin, le chauffeur arrêt et descend. Je lui demande si le clôture est dommagé, mais lui, il ne veut que vérifier qu’il y a aucune rayure sur la voiture – notre voiture, mais son fierté à perdre si ce n’est pas nickel lors de ses tours autour de la ville.
Maintenant, on se dirige encore vers la route principale, en dépassant des parcelles où des abris ont été construits, ce qui doivent contenter jusqu’à la possibilité de construire des vrais bâtiments. Les limites sont marqués par des tôle ondulées poussé dans la boue. D’autres voisins ont déjà assez gagné pour commencer à construire leur foyers des briques où de béton. Là, ils ont mit des murs solides est des portails raffinés pour tracer leur propre carré de la ville.
C’est un soulagement de reprendre la route principale et de continuer notre trajet plus doucement, sans trous. Je ne peut pas me tenir au courant de notre chemin, sans aucuns noms de rue pour m’aider. Le chauffeur connait le lieu, mais il n’a pas d’addresse. On cherche la maison sur la rue qui se dirige ver…quelque part, à coté de l’école, en face de…autres choses.
C’est une rue chargée, grâce à l’école grande a coté d’où nous nous sommes garés. Des ados – garçons et filles – en uniform simple de chemise bleu marin et pantalon kaki, se bavardent dans le grand cour, les filles se coiffent, chorégraphent des danses, les garçons pratiquent leur backflips. Nous descendons et tandis que je décharge la voiture, le chauffeur frappe sur un portail métal dans un mur béton, et y rentre. Je le suis dans un petit compound avec les linges dans le cour, et trois ou quatre portes dans un mur à droit, un rang de petites maisons. Il frappe sur un des portes, mais il se trouve que nous sommes au mauvais endroit. Un homme torse nu ouvre, et il est juste un peu déconcerté à voir cette mundélé à sa porte.
Nous sortons du compound et j’attends à coté de la voiture tandis que le chauffeur demande des gens autour de nous: ‘Laquelle est la maison de…?’ Si les gens locaux ne connaissent pas son nom, ils connaîtront certes sa description.
Lorsque j’attends, je me rends compte comment je suis visible. Habillée pour mon travail, en chemise blanche, une touche de rouge à lèvres écarlate souligne en quelque sorte mes cheveux blondes. Je pourrais pas être plus blanche dans ce moment. Je suis tellement pâle que les Congolais me demande souvant si je suis russe, et le chauffeur a déjà déclaré à mon mari (aux cheveux noirs) qu’il a la famille la plus blanche en Afrique. Et me voilà: dans une main, un énorme bouquet de fleurs, dans l’autre, un sac renflé de cadeaux de Noel. Sans bouger, j’essais quand même de me cacher, de devenir plus petite, de me camoufler avec la voiture. Les gens me braquent leurs regards, et je réponds avec des sourires de politesse. Mais il y a point de réciprocité, ou même de réaction à ma présence, non pas d’hostilité…que des régards. Si j’étais au grand marché, j’entendrais partout des cries de ‘mama mundélé!’, les incitations de dépenser mon argent, mais ici, je suis simplement hors de norme.
Le chauffeur bondit vers moi. ‘Je sais où aller maintenant, c’est à l’autre coté de l’école.’ On remonte alors dans la voiture, et se conduire peut-être 200m. Notre hôtesse est prêt, elle nous attend à l’entrée de la parcelle, le bébé dans ses bras. Je suis conscient que peut-être j’exaggère notre salutation, avec un calin joyeux au lieu de des bisous, comme si j’ai quelque chose à prouver aux voisins.
C’est rassurant de voir que le compound et la maison sont solides et sécure. Elle explique que les portes en métal ont fait beaucoup de différence, et je me rappel qu’en été, avant l’installation des nouveaux portes, elle a été victime d’une cambriolage. A l’intérieur de la maison, il y a une petite cuisine bien équipé, des chambres séparés, et même un appareil de clim. Elle offre du manioc au chauffeur. Ils sont de vieux amis, qui travaillaient ensemble bien avant notre présence, et il s’installe dans la cuisine pour un bon répas.
Elle prend mes fleurs, et offre des cadeaux pour mes enfants. Elle apport du café, et nous passons au moment joyeux et normale, celui de rendre visite avec une nouvelle maman et bébé.
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